Mbalmayo, une terre de grâces pour Marthe Cécile Micca

Qui est Marthe-Cécile Micca

Je suis une jeune dame dynamique, engagée dans l’humanitaire par le biais de ma fondation que je pilote avec le soutien de quelques personnes bienfaisantes autour de moi. Je suis également investie dans l’écriture quand je ne suis pas en blouse auprès de mes patients en milieu hospitalier. Je me décris comme une personne réservée, avec une grande maitrise de soi, capable de gérer avec beaucoup de tact, de diplomatie et de silence des situations extrêmement délicates. Je suis une grande passionnée, je m’engage toujours avec mon coeur, mon intelligence et mes émotions. Pour une personne entière comme moi je pourrai dire que je suis extrémiste, il m’est difficile d’être dans un juste milieu, soit je m’implique entièrement soit je suis complètement absente et désintéressée.

En quoi repose la personnalité d’une écrivaine de nos jours?

La personnalité d’une écrivaine de nos jours repose sur un principe essentiel qui est le bien fondé de l’écriture, c’est-à-dire l’écrivaine doit se demander pourquoi j’écris et pour qui j’écris. Est ce que mes écrits résolvent les problèmes cruciaux de notre société, est-ce que mes écrits améliorent le sort de nos vies, ou apporte une imagination féconde sur la nature humaine afin que ceux qui la lisent puissent dire que oui grâce aux écrits de tel ou de telle j’ai appris quelque chose de bénéfique pour ma vie. L’écrivain n’a pas de parti pris, il doit militer pour le beau, le vrai, il doit rechercher l’équité et la justice.

Deux romans à ton actif, qu’est ce qui t’anime ?

Ce qui m’anime, c’est l’actualité, la vie au quotidien, mon intérieur qui bouge constamment, des choses qui doivent être dites et le futur bien entendu. Le romancier, par nature, cherche à dépasser le simple présent, un roman c’est comme une caisse de résonance, il est écrit pour dire quelque chose, souvent de façon sournoise dans une société difficile. Il se projette et se mêle de tout, des choses qui ne le regardent pas, avec pour ambition d’être lu même dans cinquante ans, parce que les problèmes soulevés seront les mêmes dans toutes les sociétés, peu importe l’époque.

« Mbalmayo terre de grâces » A quoi renvoie ton livre ?

Je reconnais à Mbalmayo, une terre qui regorge du potentiel, mais qui ploie certainement sous le joug d’une histoire dont elle ne mesure pas les contours. Quand je parle de Mbalmayo je parle de mon enfance, de mon histoire, des attaches qui me sont chères finalement mbalmayo c’est mon essentiel. Ce livre renvoie à mes racines, nous venons tous de quelque part, et cette part c’est surtout notre enfance, notre adolescence, inscrit dans les profondeurs de notre âme, on ne s’y dérobe pas, l’homme naît partout et cet endroit devient le lieu où est enterré une partie de son esprit. En parlant de Mbalmayo je rappelle aussi à tous ses originaires qu’ils ne doivent pas oublier cette ville, pas pour donner quelque chose, les temps sont durs, mais pour garder dans leur esprit ce qui pourrai nous rassembler, et qui rendrai le milieu effervescent, à chacun d’imaginer la suite… Ce livre est le symbole de l’amour et de l’attachement que je porte à ma ville natale.

Mbockulu avec son tourbillon de choses mystiques à quoi fais tu allusion ?

Mbockulu ce n’est pas seulement le cimetière, c’est aussi le célèbre séminaire saint Paul, la très prestigieuse école des arts « Nina Giannetti » qui nous a d’ailleurs offert l’opportunité d’accueillir le président italien Mattarella sur notre Mbalmayo natal en 2016. C’est aussi le très mythique lycée bilingue pour ne citer que ça. En sommes quand on évoque Mbockulu, on fait appel au temple du savoir de la ville. Quand je parle de Mbkockulu je revoie dans mon esprit les épisodes les plus importants de ma vie, les temps forts de mon histoire, la naissance de ma fille, le décès de ma maman, mon départ pour la Suisse etc… Même par un certain volontarisme je ne pourrai dissocier ma réussite à mes origines. Mbalmayo c’est le choix de ma mère pour nous…J’aime Mbalmayo comme j’aime mes parents, c’est ce qu’il nous ont offert d’irrémédiable.

Se souvenir de ses maîtres, ses camarades d’enfance, tu sembles accorder beaucoup d’attention aux autres ?

Oui parler d’une ville c’est parler de son enfance, de ses amis, des personnes qui ont marqué votre passage dans cette ville, des paysages, des lieux, de tous ceux qui ont contribué à façonner ces instants, les maîtres, les copains d’école sont incontournables. Il faut penser même à certaines personnes avec qui on n’avait même pas de rapport, mais qui sont devenus très célèbres comme certaines élites religieuses, dont on entendait les échos, les hommes politiques, les musiciens et mêmes les malades mentaux, ils font aussi partie intégrante du décors de la ville. Revenir sur son passé, c’est faire revivre les personnes avec lesquelles nous avons partagé une histoire commune.

Est ce que Mbalmayo constitue le top départ de ta vie ?

Si Mbalmayo peut être considéré comme la pierre angulaire de ces écrits, il n’en reste pas moins que c’est en suisse que prirent forme en moi les vues de ce que j’allais devenir. Les moyens qu’on trouve en suisse pour l’éclosion du savoir Mbalmayo n’avait pas cela, mais elle reste la source, parce que tout ce que j’écris vient de là.

C’est quoi le plus beau cadeau qu’on puisse faire à une écrivaine comme toi ?

Le plus beau cadeau qu’on puisse m’offrir c’est lire cet ouvrage, l’étudier et le diffuser. L’écrivain africain ne vit pas de son œuvre , mais des encouragements. Lire un roman c’est un remerciement pour les heures qu’on a passé à écrire l’œuvre. En sachant que la lecture entraîne une critique, je pense que critiquer une œuvre ne signifie pas qu’on ne doit rien à l’auteur. Pour critiquer une œuvre il faut l’avoir lu entièrement, et lire un roman est gratifiant pour son auteur parce que finalement si on écrit c’est pour être lu.

C’est quoi ta relation avec la religion et « ceux qui veulent bouter satan hors de l’humanité »

La relation avec la religion est une affaire simple, ça n’a pas besoin de trop de bruit ou de publicité. A un moment donné on préfère la vérité qu’on trouve au fond de soi à une vérité qu’un pasteur vous indique. Suivant qui on a en face de soi, il y a déjà beaucoup certains sont même dangereux pour les âmes faibles. La religion évolue en se déformant, mais ce n’est pas étonnant, tout celà avait été annoncé par le christ lui même. Il y a une sorte de rabâchage idéologique avec la foi, qui fait peur, Dieu connait les siens et il dirige ceux qui l’invoquent en esprit et en vérité. Je crois en Dieu, et dans ma vie de chaque jour je tiens compte du fait qu’un jour je retournerai tel que je suis venue.

Que veux tu dire à la jeunesse de ton pays ?

Dans mon livre » Mbalmayo terre de grâces », j’envoie un message aux jeunes de Mbalmayo en particulier, un message qui concerne tous les jeunes de mon pays. Les jeunes doivent savoir que nous vivons un moment opportun de leur vie, à cette croisé de chemin ils doivent saisir cette chance de paix pour percer dans la vie, si c’est dur, c’est une raison de plus pour être téméraire. L’avenir appartient à la jeunesse.

C’est quoi le rôle de la femme dans un foyer ?

La femme au foyer ne doit être ni trop forte ni trop faible, trop forte elle peut faire peur à son entourage que sont le mari et les enfants, très faible elle peut déplaire et conduire les enfants à copier des attitudes qui ne leur aideront pas dans leur vie, le juste équilibre oui. Son rôle est de transmettre les valeurs éthiques pour une bonne maîtrise du couple et pour une bonne éducation des enfants, être attachante, sensible et à l’affût de l’évolution du monde qui l’entoure.
Interview réalisée par Joseph DZENE EDZEGUE

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